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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


A vous de juger

Publié par Eric de Falco sur 11 Mai 2010, 07:06am

Catégories : #politique nationale

Elargissement de l'assiette de cotisation, participation des revenus financiers, fin des exonérations... Eric Aubin, membre de la direction confédérale de la CGT, expose les solutions de son syndicat pour sauver le système de retraite par répartition.

Oui, la CGT a d'abord posé la question de l'emploi, qui nous semble fondamentale pour régler la question du financement des régimes, puisque nous avons aujourd'hui des jeunes qui entrent en moyenne à 23 ans sur le marché du travail, qui subissent la précarité et ensuite qui sortent prématurément, à 58 ans et 9 mois, de l'activité.

La CGT propose d'augmenter le niveau d'activité entre 20 et 60 ans. Ensuite, nous proposons de trouver de nouvelles ressources pour nos régimes. D'abord l'élargissement de l'assiette de cotisation, qui a fait l'objet d'un rapport de la Cour des comptes en 2009, qui pointait que le manque à gagner pour nos régimes de retraite était de l'ordre de 3 milliards.

Nous proposons également que les revenus financiers des entreprises soient mis à contribution. Cela représente environ 20 milliards d'euros.

Troisième proposition : nous pensons que les règles de calcul de la cotisation sociale basé sur la base salariale pénalisent l'emploi et les politiques salariales des entreprises. C'est la raison pour laquelle nous proposons de moduler la cotisation en fonction du rapport masse salariale-valeur ajoutée.

Nous proposons ensuite que soient stoppées les exonérations de cotisations sociales, qui n'ont eu aucun effet sur le niveau d'emploi. Nous pensons que cette proposition, liée à la modulation, peut permettre d'aider véritablement les entreprises en difficulté et dégager ainsi 10 milliards de ressources supplémentaires.

Enfin, nous proposons d'augmenter la cotisation employeurs, ce qui n'a pas été fait depuis 25 ans, et en dernier ressort, si nécessaire, d'augmenter la cotisation salariés, qui se disent dans les sondages pas opposés à cette augmentation à condition de leur garantir un niveau de retraite convenable à 60 ans.

la CGT n'acceptera pas d'allongement de la durée de cotisation, car nous considérons que la première conséquence serait une baisse du niveau des pensions. La situation de l'emploi a pour conséquence que les salariés ont de moins en moins le plein de leurs droits au moment où ils font valoir leurs droits à retraite. Augmenter la durée de cotisation veut dire appliquer une décote qui pénalisera le retraité.

L'âge de cessation d'activité aujourd'hui est de 58 ans et 9 mois en moyenne. L'âge légal de départ en retraite est de 60 ans. Et l'âge effectif de liquidation des droits est de 61 ans et demi. Concernant l'âge légal à 60 ans, nous ne sommes pas là que sur du symbolique, puisque plusieurs centaines de milliers de demandeurs d'emploi se verraient finir leur carrière aux minima sociaux, puisque nous avons vécu en 2009 des évolutions législatives, notamment la suppression de dispense de recherche d'emploi, qui permettait à des salariés de 57 ans et demi d'attendre l'âge de la retraite sans être obligés de rechercher un emploi.

Dans le même temps, nous avons eu la mise en place de l'ORE (offre raisonnable d'emploi), qui oblige un salarié à reprendre un travail même moins rémunéré que le précédent, sous peine de se voir supprimer les allocations chômage. Enfin, l'allocation équivalent retraite, qui permettait à des salariés qui avaient le plein de leurs droits mais pas 60 ans de bénéficier d'une allocation les conduisant jusqu'à l'âge de la retraite, a été supprimée.

Ces modifications, dans une situation de l'emploi telle qu'on la connaît aujourd'hui, auront d'énormes conséquences sur ces demandeurs d'emploi en termes de revenus pour vivre. C'est la raison pour laquelle la CGT s'oppose formellement au report de l'âge légal de départ en retraite.

Il y a beaucoup de fausses idées sur les règles de calcul concernant la retraite du public, puisque les salariés du secteur public bénéficient d'une référence sur les six derniers mois, mais les primes qui peuvent parfois représenter 40 % de leurs revenus ne sont pas prises en compte. La CGT propose, au-delà des règles de calcul pour obtenir son niveau de pension, la mise en place d'une maison commune des régimes de retraite, avec la mise en place d'un socle de droits communs. Les trois principaux droits étant la garantie de la retraite à 60 ans, un taux de remplacement égal à 75 % de son dernier revenu d'activité dans le public et des dix meilleures années dans le privé, et enfin, une reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé.

La différence sur les mois de référence entre le dernier salaire du public et les dix meilleures années du privé repose sur le fait que les carrières sont très différentes selon que l'on travaille dans le privé ou dans le public. Le dernier salaire dans le public est souvent le plus élevé car il y a une carrière linéaire. Dans le privé, le dernier revenu est souvent plus faible que les précédents. Cela est lié à la précarité de l'emploi dans le privé.

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