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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Bizarre, vous avez dit bizarre.....

Publié par Eric de Falco sur 21 Décembre 2012, 07:37am

Catégories : #politique nationale

Les patrons des grandes entreprises ne connaissent pas la crise. Après une hausse de 33% entre 2009 et 2010, la rémunération moyenne des quarante dirigeants du CAC 40 se maintient à 4,25 millions d'euros pour l'exercice 2011, soit une hausse de 4% entre 2010 et 2011, selon l'étude de Proxinvest publiée mardi 11 décembre. La France se situe ainsi à la sixième place en Europe derrière le Royaume-Uni (plus de 5,5 millions d'euros de rémunération moyenne), l'Allemagne, l'Espagne, la Suisse et l'Italie (plus de 4 millions d'euros pour chacun de ces quatre pays).

Comment expliquer cette hausse ? Selon le cabinet, ce chiffre ne correspond pas aux performances économiques des quarante plus grosses entreprises françaises cotées à la Bourse de Paris. Leur bénéfice net cumulé a reculé de 10% en 2011, et l'indice CAC 40 a perdu 17% cette même année. Elle relève plutôt de l'opacité du système français de régulation des rémunérations, selon Proxinvest. Les conseils d'administration, les comités de rémunération et les assemblées générales d'actionnaires ne font pas toujours leur boulot, et laissent passer certains excès.

La rémunération fixe des patrons du CAC 40 dépasse pour la première fois cette année le million d'euros en moyenne. Le fixe ne constitue pourtant qu'un pourcentage de la rémunération des dirigeants. Pour les entreprises du CAC 40, cette part est passée de 16,6% en 2006 à 24,4% en 2011, en passant par un plus haut à 31,3% en 2009, les patrons voyant leur rémunération sécurisée au paroxysme de la crise. Ce n'est pas sans conséquences. "C'est le fixe qui détermine le niveau du bonus annuel", explique Proxinvest, dont l'étude prend également en compte les bonus, les actions gratuites, les options et les indemnités de départ versées au dirigeant, mais pas les retraites complémentaires.

La rémunération est donc de moins en moins liée à la performance du patron. Ce phénomène se traduit aussi par la baisse de la part de la rémunération prise par les options (de 51% en 2006, elle est passée à 11,5% en 2011), au profit de la distribution d'actions gratuites (3,7% en 2006, 15,9% en 2011). "Cela s'explique par l'évolution de la fiscalité mais aussi par le fait que si le cours de l'action baisse, l'option d'achat rapporte zéro, explique Proxinvest, alors que dans le cas de l'action, elle vaut juste un peu moins."

Et ce n'est pas tout. Les rémunérations variables sont calées sur des performances à trop court terme, juge le cabinet spécialisé. Selon Proxinvest, seuls 16% "de la rémunération totale des présidents exécutifs du CAC40 reposent sur des conditions de performance à long terme", c'est-à-dire à plus de trois ans ! Pour les 80 autres principales entreprises françaises cotées, celles du SBF 120, cette part tombe à 8%.

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