Depuis la défaite de 2002, suivie d’une seconde en 2007 et du sursis obtenu par le pouvoir après plusieurs mois de lutte en défense des retraites, l’inquiétude ronge les électeurs de gauche. L’importance de l’abstention et le retour du Front National créent un doute sur la victoire de la gauche attendue pour 2012 et que pourrait promettre le discrédit croissant de Sarkozy. Moins d’un an avant l’échéance présidentielle, le Parti socialiste devrait posséder un programme précis doté de 4 ou 5 mesures clés qui, martelées par tous les socialistes
La direction du Parti Socialiste, d’où sera issue la seule candidature qui puisse battre la droite, vient d’adopter un projet, c’est-à-dire un socle général.
Dans les sections et fédérations socialistes, des propositions d’amendements sont mises au débat, avant d’être soumises au vote le jeudi 19 mai, bien avant le dépôt des candidatures pour les « primaires ». Des discussions ont lieu dans les sections, avec amendements à la clé : sur le chiffrage du SMIC (1600 euros), l’abrogation des réformes successives de la droite sur les retraites et pour les 60 ans sans décote, un revenu maxi à 20 fois le SMIC et dans toutes les entreprises, les 35 heures réelles…On y débat aussi encore et toujours sur la question européenne (un gouvernement de gauche ne devra pas se sentir tenu par le pacte de stabilité européen). Mais aussi de l’égalité professionnelle salariale femmes-hommes, du retour dans la sphère publique des banques…
Il a fallu un nouveau passage à Paris du directeur du FMI pour que l’emballement médiatique reprenne le dessus par rapport au débat sur le projet. Comme aime à le répéter à juste titre Martine Aubry, actuellement, c’est le temps du projet. Cela doit être la priorité de tous les socialistes d’ici la convention nationale du 29 mai qui adoptera le projet socialiste pour 2012.
Selon les sondages, Martine Aubry reste la candidate préférée des sympathisants de gauche. C’est ce qui compte. Car aux présidentielles, il faut d’abord rassembler les siens (le camp de la gauche). La multiplication des appels pour un candidature unique à gauche va dans ce sens.
« La majorité politique des Français démocratiquement exprimée vient de s’identifier à sa majorité sociale », ainsi parlait François Mitterrand en mai 1981. Trente ans plus tard, cette phrase reste plus actuelle que jamais. Les salariés représentent près de 92 % de la population active dans notre pays et la moitié d’entre eux gagne moins de 1500 euros par mois. Voilà la base sociale naturelle de la gauche ! Voilà notre camp ! L’heure est au rassemblement de toute la gauche autour d’un projet de gouvernement et de législature ! C’est à cette condition que le changement peut rentrer dans la vie de millions de nos concitoyens en 2012 !