Les Américains sont appelés aux urnes mardi 6 novembre. Mais 17 millions d'entre eux eux ont déjà voté, grâce au système de vote par anticipation.
Tous les Etats disposent du vote anticipé sous une forme plus ou moins développée, qui permet aux électeurs d'envoyer leurs bulletins ou de le glisser dans l'urne sans attendre le 6 novembre, dans certains cas avec l'obligation de présenter un justificatif d'absence.
Ces bulletins ne seront dépouillés qu'à la clôture du vote le 6 novembre au soir, mais les électeurs étant inscrits sur les listes électorales de certains Etats comme "démocrate", "républicain" ou "indépendant", il est, par endroits, possible de déterminer lequel des deux candidats a déjà engrangé un avantage.
Chaque Etat et chaque comté définit ses propres méthodes de vote. Certains utilisent le papier, d'autres des machines électroniques. Aucune harmonisation n'existe au niveau du pays voire à l'intérieur d'un même Etat, les comtés étant les responsables de l'organisation du vote.
Le pays recouvre quatre fuseaux horaires d'est en ouest, sans compter l'Alaska et Hawaï. Les premiers bureaux ouvriront à 6h00 locales (12h00 à Paris mardi) dans certains Etats de la côte Est (Virginie, New York, New Jersey, New Hampshire...). Sur la côte Ouest, la Californie commence à voter à 16h00, heure à Paris.
C'est à partir de 23 heures, à Paris que les chaînes vont commencer à diffuser des extraits des sondages de sorties des urnes sur les priorités des électeurs, et la composition des votants. Ces données statistiques, recueillies par 25.000 sondeurs répartis dans tous les Etats, serviront aux chaînes à déclarer les vainqueurs de chaque Etat à la fermeture des bureaux de ces Etats. Des résultats partiels de dépouillement peuvent être publiés en temps réel par certains Etats, auquel cas les chaînes ont prévu de les afficher à l'écran, sans toutefois tirer de conclusion sur le vainqueur.
L'élection du président des Etats-Unis s'effectue au suffrage universel indirect : les Américains désigneront en fait le 6 novembre un groupe de grands électeurs, réunis au sein d'un "Collège électoral". Ce Collège, créé par le 12e amendement à la Constitution en 1804, compte 538 membres qui éliront le président et le vice-président. Les vainqueurs de la présidentielle, soit le "ticket" démocrate Barack Obama et Joe Biden, soit l'affiche républicaine Mitt Romney et Paul Ryan, seront donc ceux qui obtiendront la majorité absolue de 270 voix.
Chaque Etat est représenté par des grands électeurs en nombre égal au nombre de sénateurs et d'élus qui le représentent au Congrès. Le District de Columbia, qui englobe la capitale, Washington, n'a aucun représentant doté d'un droit de vote au Congrès, mais compte trois grands électeurs.
Etat le plus peuplé des Etats-Unis, la Californie compte 55 grands électeurs. Le Texas en a 38, la Floride 29. Les Etats les moins peuplés ont au minimum trois grands électeurs.
En cas d'égalité, c'est à la nouvelle Chambre des représentants, désignée le même jour que la présidentielle, qu'il revient de choisir le futur président, ce qui s'est produit en 1800 et 1824. Le Sénat choisit dans ce cas le vice-président.
Avec ce système, il est possible d'être élu président sans obtenir la majorité absolue des suffrages de la population. C'est ce qui s'est produit en 2000, mais aussi à trois reprises auparavant dans l'histoire des Etats-Unis.
Cette anomalie est possible parce que dans presque tous les Etats -à l'exception du Maine et du Nebraska qui instillent une dose de proportionnelle- le candidat qui obtient le plus de suffrages est représenté par tous les grands électeurs de cet Etat au sein du Collège électoral. Ainsi, en Californie, il suffirait à un candidat d'obtenir une seule voix d'avance sur son adversaire pour engranger 55 grands électeurs d'un coup. C'est en raison de ce système que Barack Obama et Mitt Romney privilégient la dizaine d'Etats-clé sur 50 dont l'Ohio, la Floride, l'Iowa et le Colorado, susceptibles de passer d'un camp à l'autre et de décider ainsi de l'élection.
Les grands électeurs, le plus souvent des élus locaux, se réunissent dans la capitale de chaque Etat pour élire le président et le vice-président le premier lundi qui suit le deuxième mercredi de décembre, soit, cette année, le 17 décembre.
Etrangement, rien n'oblige les grands électeurs à respecter le vote populaire. Quelque 700 propositions d'amendements visant à modifier ou à supprimer le Collège électoral pour instaurer un suffrage universel direct ont été soumises en vain au Congrès au cours des 200 dernières années.
Le président élu, que Barack Obama se succède à lui-même où que Mitt Romney devienne le 45e dirigeant des Etats-Unis, prêtera serment le 20 janvier