«Ah, le grand patriarche va parler», lance un militant, attendant à l’accueil du siège du PS, quelques minutes avant la conférence de presse de Stéphane Hessel. «Je dis ça à cause de son âge», précise-t-il. On avait compris. Avec près de 12% des voix, la motion 4 menée par l’ancien résistant, 94 ans, est la surprise du scrutin de jeudi. Ses premiers signataires peuvent désormais participer aux instances dirigeantes du PS. Ce n'était pas vraiment prévu pour ce courant sans vrai relais politique dans le parti. L’auteur d’Indignez-vous a déjà annoncé qu’il n’entrera pas au bureau du PS.
Pas peu fier, Stéphane Hessel est prolixe. «Le PS doit prendre conscience de sa responsabilité, vis-à-vis de la France, de l’Europe, du monde, sinon il n’atteindra aucun de ses objectifs», commence-t-il. Il apporte sa petite analyse sur le prix Nobel de la paix attribué ce vendredi matin à l’Union européenne. «Qu’est-ce que cela veut dire concrètement?, se demande-t-il. C’est une incitation merveilleusement appropriée. L’UE doit maintenant travailler pour le mériter.»
«J’ai beaucoup de respect pour la manière dont travaille François Hollande», ajoute Stéphane Hessel. «Il a besoin de notre soutien. On n'en fera pas un Roosevelt, mais il porte un pays et il est capable de tenir compte de l’apport de notre motion» aux débats d’idées.
«Nous ne devons pas sous-estimer les forces contre lesquelles il est important de se battre. L’oligarchie qui domine le monde est composé de gens précis, qui ont des intérêts précis». «Nous savons quels sont les adversaires contre lesquels un pays socialiste doit pouvoir agir efficacement», conclut-il, faisant notamment référence aux banques et au système financier international.