L'instruction, toujours en cours, sur les conditions de la mort d'un homme de 25 ans dans un local de sécurité d'un supermarché Carrefour à Lyon en décembre dernier, a permis de révéler de curieuses méthodes de travail chez les vigiles de ce magasin. Depuis le début, ils disent avoir suivi les procédures normales pour ce type d'intervention. Mais l'enquête commence à laisser apparaître des procédures, justement, pas si "normales" que cela. Ainsi ce classeur où les agents de sécurité notaient, à la manière d'une main courante, toutes leurs interpellations. Chaque note est accompagnée d'un code chiffré… destiné à identifier l'origine ethnique de la personne…
Lors de leurs auditions, les agents de sécurité ont expliqué que l'usage de cette nomenclature leur permettait de faciliter les interpellations, et de gagner du temps. Selon eux, cet usage fait partie des instructions données par leur hiérarchie. Entendus, les responsables du supermarché ont expliqué ne pas savoir d'où venait cette pratique.
Dès le début de l'enquête, la direction de Carrefour a soutenu ses agents de sécurité. Parmi les quatre mis en examen, deux sont salariés du groupe (dont le responsable des agents de sécurité du magasin), et deux sont employés par Byblos, société privée qui sous-traite la majeure partie de la sécurité de ce magasin. Selon l'un des avocats des deux salariés de Carrefour, les agents de sécurité auraient eu des gestes et une attitude "parfaitement conformes" à la situation au moment des faits. Ce que conteste la famille de Michael Blaise. Leur avocat, M° Yves Sauvayre, déplore "le manque de formation" des agents de sécurité.
L’avocat des vigiles a demandé leur remise en liberté. La cour d'appel de Lyon a rejeté sa demande. Parmi les arguments soulevés par la défense des vigiles, il y avait le fait que chacun avait la garantie de travailler. Carrefour leur garantissant un emploi à leur sortie de prison.