Les HLM sont aux premières loges pour mesurer les conséquences de la montée du chômage qui a connu son 19e mois consécutif de hausse en décembre. L’Union sociale pour l’habitat (USH), qui fédère tous les bailleurs sociaux, a mené son enquête. Les ménages en situation d’impayé de loyer de plus de trois mois sont passés de 5% à 7% entre 2008 et 2012 dans le parc HLM, ce qui fait 292 000 locataires en difficulté pour un parc social de 4,2 millions de logements. Il s’agit souvent de ménages vivant sur le fil du rasoir : familles monoparentales avec faibles ressources, emplois précaires (CDD, intérim…), cumul de plusieurs boulots (ménages, garde d’enfants…). La France compte 1,9 million de travailleurs pauvres
Avec la dureté de la crise, la prévention a ses limites. Mais elle est incontournable pour circonscrire les dégâts. Face aux impayés, il faut déployer un énorme travail social. C’est bon pour les familles, car on évite des expulsions et pour l’équilibre économique de l’organisme de HLM.» Son office pratique à grande échelle l’étalement des remboursements. Sur 17 000 locataires nous avons 1 400 protocoles d’apurement des dettes.
Selon le ministère de la Justice, les procédures pour impayés engagées par les propriétaires publics et privés devant les tribunaux ont progressé de 35% en dix ans, passant de 107 639 en 2001 à 145 828 en 2011.
Dans le parc privé, les associations de locataires observent un nouveau phénomène. Les personnes qui arrivent à la retraite se retrouvent en difficulté en raison de la baisse conjuguée de leurs revenus et du niveau très élevé des loyers du privé