L'alternance en 2012 sera l'occasion de revenir sur les exonérations de charges sur les heures supplémentaires (d'un coût de 2,9 milliards d'euros dans le dernier budget). Mais aussi sur la défiscalisation de ce qu'elle rapporte aux salariés (d'un coût de 1,4 milliards d'euros). Mesures emblématiques du quinquennat de Nicolas Sarkozy, et dernière pièce d'une loi Tepa quasi dépecée, ce dispositif présente un «effet d'aubaine» pour les entreprises et favorise le chômage.
Pourtant, confie Michel Sapin, en charge du projet présidentiel du candidat Hollande, il n'y aurait rien de nouveau sous le soleil: «On dit cela depuis toujours», assure-t-il à Libération. «La défiscalisation est un tout petit sujet par rapport à l'incitation pour les entreprises à mettre en place les heures supplémentaires. Ce qui est mauvais et énorme [dans ce dispositif] ce n'est pas ce que récupère le salarié, mais ce que récupère l'entreprise. Aujourd'hui, il y a quasiment 4 milliards inscrits en "dépense" au budget de l'Etat en remboursement à la Sécu pour compenser l'exonération des charges. Voilà l'imbécillité historique de ce dispositif.»