La question de la dépense publique se trouve au coeur des débats politiques nationaux comme locaux. Force est de constater qu’elle est plus souvent abordée sous l’angle de son volume que de son utilité. Dans un contexte européen et national d’endettement étatique élevé, il est presque communément admis que son poids serait appelé à baisser dans les années à venir, la seule question portant sur le montant de la réduction plus que sur le principe.
La contrainte financière forte que rencontre aujourd’hui l’Etat français, du fait de son niveau d’endettement, touche les collectivités locales, en particulier les Départements, depuis quelques années déjà, à des niveaux divers. Ceci est dû à l’effet de ciseaux entre croissance des transferts de charges non compensés par l’Etat et réforme de la fiscalité locale
Ces propositions s’appuient sur leur pratique professionnelle quotidienne qui les amène à constater, dans l’exercice des missions sociales des Départements, les limites du modèle actuel. Et parce que réfléchir à la façon de surmonter ces limites peut déboucher sur les solutions les plus opposées, il faut clairement se positionner contre le démantèlement, du côté de la refondation.
Une deuxième cause est l’augmentation de la demande sociale liée à la crise. Or,lesdépenses sociales(protection de l’enfance, personnes âgées, personnes handicapées, insertion) représentent plus de la moitié de ces dépenses de fonctionnement sans levier local sur leur niveau, essentiellement fixé par la loi. Le thème de la contrainte budgétaire a ainsi fait irruption dans le secteur social.
Les dirigeants des collectivités sont non seulement conscients que l’impératif de maîtrise des dépenses ne peut tenir lieu de sens à l’action sociale mais au-delà, ils ont une contribution à apporter au débat public dans la réflexion en cours sur la réforme de notre système social français. Inspiré du principe dit d’Etat Providence, aujourd’hui remis en question dans son existence même, le système social français doit évoluer pour durer.