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Le blog de Eric de Falco

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conseiller général du 1° canton de Rouen


Le travail du dimanche, oui ou non?

Publié par Eric de Falco sur 2 Octobre 2013, 06:18am

Catégories : #politique nationale

Certaines enseignes du bricolage refusent de se conformer aux interdictions judiciaires. Le gouvernement a d'ailleurs confié lundi 30 septembre une mission sur la question à Jean-Paul Bailly, l'ancien président de La Poste.

L’ouverture du dimanche ne changerait rien ; la consommation n'augmenterait pas, car elle est limitée par les contraintes budgétaires des ménages. Ce n'est pas parce qu'une personne peut se rendre dans un grand magasin le dimanche qu'elle va acheter trois téléviseurs ou cinq poussettes. Le seul intérêt est d'ouvrir dans les zones touristiques.

Les grandes enseignes veulent gagner des parts de marché. Mais Leroy Merlin ne veut pas une généralisation du travail le dimanche, il veut pouvoir être le seul à ouvrir. Il a intérêt à ce que Bricorama reste fermé, et à ce que les gens n'aillent pas au restaurant. Sinon il n'augmentera pas ses recettes.

Consommer plus dans le bricolage, c'est consommer moins au cinéma ou au musée. Il y a des secteurs gagnants et des secteurs perdants. C'est un choix. Bien entendu, les salariés sont parfois contents de travailler le dimanche, parce qu'ils gagnent plus, et il est donc normal que la fermeture de certains magasins suscite des réticences. Mais du point de vue macro-économique, la généralisation du travail le dimanche pourrait avoir un impact négatif. Quand une enseigne ouvre le dimanche, elle doit payer une majoration de salaire à ses employés. Les grandes peuvent se le permettre, mais pas les petites. Elles sont désavantagées et perdent des parts de marché. Certaines disparaissent. Or, ce sont les moins productives, elles ont besoin de plus de main d'œuvre pour le même résultat. Ainsi, les emplois créés chez les grosses sont moins nombreux que les destructions d'emploi chez les petites.

Il faut mieux encadrer. Il y a trop d'exceptions à la règle : parfois l'autorisation d'ouvrir dépend du préfet, etc. Mais il ne faut pas l'interdire. Il y a 13% des salariés qui travaillent le dimanche de manière régulière, et près de 6,5 millions de personnes occasionnellement. D'une part dans les secteurs où il faut assurer une continuité sociale (les pompiers, les urgences des hôpitaux, la santé...), d'autre part dans des secteurs comme  la culture, les métiers de bouche ou le tourisme, dont on comprend bien l'utilité le week-end. On travaille le dimanche aussi dans l'industrie, quand il y a de gros équipements.

 Augmenter le temps de travail n'augmenterait pas la productivité. On sait bien qu'un salarié est moins productif la sixième heure de travail que la cinquième, etc. Il a besoin de se reposer. On peut bien sûr envisager des rotations, mais pas pour tout le monde. Un cadre peut difficilement laisser à un autre le soin de suivre ses propres dossiers. Il faut aussi s'intéresser à la question du bien-être. On a déjà vu que le travail de nuit augmentait le risque de cancer du sein chez la femme. Que cela engendre-t-il sur l'organisation de la vie privée, sur les liens familiaux ? Faut-il favoriser le consommateur ou le salarié ? C'est une question de société.

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