L'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi 13 septembre le projet de loi créant des emplois d'avenir pour des jeunes pas ou peu qualifiés venant de zones défavorisées, principalement dans les collectivités locales, les associations et l'enseignement, public et privé.
Sur les quelque 50 députés présents, ceux de gauche ont voté pour cette mesure qui figurait dans les engagements de campagne de François Hollande, tandis que la plupart de ceux de l'UMP ont voté contre. Les centristes se sont abstenus, ainsi que deux élus UMP, Denis Jacquat et Jean-Pierre Decool.
Le texte sera examiné par le Sénat à la fin du mois avant d'être définitivement adopté.Les emplois d'avenir, largement subventionnés par l'Etat, seront offerts, généralement dans des collectivités locales et des associations, pour trois ans, à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées, ou en outremer, ainsi qu'à des handicapés peu qualifiés de moins de 30 ans en difficulté.
Le gouvernement prévoit de créer quelque 150.000 emplois d'avenir d'ici 2014, dont 100.000 dès l'an prochain, pour un coût de 1,5 milliard d'euros par an lorsque le système fonctionnera à plein.
Le texte crée aussi, sur un modèle comparable, des emplois d'avenir professeur, dont devraient bénéficier, d'ici 2015, quelque 18.000 étudiants boursiers, d'un niveau compris entre la deuxième année de licence et la première année de master, venant aussi de zones défavorisées.
Au cours du débat, le gouvernement et le PS ont accepté d'ouvrir les emplois d'avenir professeur aux établissements scolaires privés, dont l'exclusion, dans le texte initial, avait suscité les vives protestations de l'opposition.
Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, soulignant "ne pas vouloir ranimer la guerre scolaire", a déclaré ne voir "aucune difficulté, ni juridique, ni philosophique" à cette ouverture aux établissements privés.
Les emplois d'avenir professeur seront exercés au maximum à mi-temps de façon à permettre aux jeunes concernés de poursuivre leurs études. Ceux-ci aideront les enseignants, mais "il n'y aura jamais de remplacement de professeur par un jeune en emploi d'avenir", a souligné Vincent Peillon.