La marche forcée qu’a imposé le gouvernement au Parlement dans l’adoption de la réforme des retraites a quelque chose de surréaliste. Dans le même temps, le Sénat adoptait un amendement pour organiser un grand débat national en 2013 sur une réforme systémique des retraites visant à l’établissement d’un régime nouveau « par points ». Cet amendement signe une triple mystification.
D’abord, la réforme actuelle ne résoud rien, mais n’est en fait qu’un colmatage provisoire.
Ensuite, c’est l’aveu d’une réforme bâclée qui n’est pas allée au bout de l’exploration des possibles.
Enfin, elle admet qu’un débat citoyen national est indispensable, bien que renvoyé en 2013
C’est tout simplement ce que réclament les syndicats et l’opinion publique depuis le début des grèves ! Nicolas Sarkozy n’a en fait rien à faire du fond de cette réforme, mais l’utilise pour établir son autorité sur son parti et de sa détermination face aux agences de notation.
Mais en passant en force, il augmente la frustration des citoyens qui se sentent méprisés,
il oblige les syndicats à se radicaliser et semble n’être préoccupé que par sa réélection plutôt que par le bien du pays !