Il ne faut pas courir le risque d’un effritement progressif des intentions de vote en faveur de François Hollande. Effritement qui redonnerait des chances à Sarkozy et… à Le Pen. Tout indice de division de la gauche nous menace de finir comme en 2007 ou comme en 2002.
Chaque fois qu’un candidat de la gauche fait appel à Bayrou, lui propose un poste de ministre, il fait croire qu’il est en difficulté, il lui donne de la crédibilité et il lui permet de bénéficier de voix de gauche au premier tour. C’est ce qui s’est passé en 2007 où la moitié des 18 % que Bayrou avait obtenues étaient des voix de gauche abusées par le crédit qui lui était attribué et qui ont manqué à la candidate socialiste pour créer une dynamique de second tour.
Chaque fois qu’un candidat socialiste fait appel à Bayrou, il ne gagne pas les voix de droite qu’il convoite, mais il en perd à gauche : il perd des électeurs qui ont, certes, tort de s’abstenir car ils laissent passer Sarkozy en tête du premier tour et… laissent accéder Le Pen au second tour. Mais les électeurs de gauche sont déstabilisés par ce rejet de l’unité de la gauche et ce mépris pour les voix de gauche prêtes à se reporter au second tour sur le candidat choisi par la majorité d’entre eux.