Les retardataires ont rejoint la cohorte des parlementaires. Un mois après leurs collègues et dix jours avant la fin de la session extraordinaire de l'Assemblée, les vingt-cinq suppléants des ministres élus aux législatives sont devenus pleinement députés à la date du 21 juillet. Au terme du mois de réflexion que la Constitution leur accordait, tous les ministres ont effet choisi de rester au gouvernement, laissant le soin à leurs doublures d’occuper leurs sièges au Parlement.
A l’arrivée, le groupe écologiste passe ainsi de 18 à 17 membres, la suppléante de Cécile Duflot étant socialiste, tout comme la doublure de la radicale de gauche Sylvia Pinel (Artisanat). Le groupe socialiste atteint, lui, le chiffre de 296 députés en comptant les apparentés. Autre conséquence de ces mouvements, le nombre de femmes députées n’est plus que de 151, contre 155 dans la composition initiale de l’Assemblée issue des législatives.
Parmi les nouveaux, dont certains ont déjà usé les bancs du Palais Bourbon, un point commun, la précarité de leur statut: la révision constitutionnelle de 2008 prévoit que tout ministre retrouve automatiquement sa place à l’Assemblée à son départ du gouvernement. Libération.fr s'est intéressé à six de ces députés en intérim.
Rapporteur du projet socialiste pour 2012 et désormais conseiller politique de la patronne du PS, Martine Aubry, Guillaume Bachelay fut chargé de la riposte dans l'équipe de campagne de François Hollande. Lors de la préparation du débat d'entre-deux tours, c’est lui qui fut désigné pour jouer le rôle de Nicolas Sarkozy ! Connu pour ses bons mots, souvent perfides, à l'égard de ses adversaires politiques et de ceux de ses mentors, Bachelay fait partie des figures montantes du PS, dont il est secrétaire national chargé des relations extérieures (avec les autres partis). Député pour la première fois, il met en avant l'enjeu particulier de siéger au nom de Laurent Fabius, soulignant «l'exigence de sérieux» qui lui incombe et sa «volonté d'être à la hauteur et de faire les choses avec une grande modestie».
Pierre Léautey, député de Seine-maritime, suppléant de Valérie Fourneyron, ministre des Sports
Maier de Mont Saint Aignan, il a été contraint de démissionner de son mandat de conseiller général et donc de la vice-présidence du Département de Seine-maritime. Il préside également le Conseil de Surveillance de l'hôpital du Belvédère. Espérons pour cet établissement d'exception que sa présence au Palais Bourbon va permettre au ministère d'appréhender de manière plus réaliste la position atypique et presque unique en France de cette maternité d'excellence.