La France et la Belgique ont finalisé, dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 novembre, un accord pour recapitaliser à hauteur de 5,5 milliards d'euros la banque Dexia, à la veille de l'annonce des résultats trimestriels de l'établissement bancaire franco-belge.
"Il a été décidé d'augmenter le capital de Dexia pour un montant de 5,5 milliards d'euros, dont la Belgique assumera 53 %", a indiqué le ministère des finances belges, ce qui représente pour le royaume un coût d'environ 2,9 milliards d'euros. L'accord a été trouvé entre le ministre belge Steven Vanackere et son homologue français, Pierre Moscovici. Il a déjà été approuvé en Belgique lors d'un conseil des ministres restreint.
Un accord était impératif avant jeudi matin, date de la publication des résultats trimestriels de Dexia. La banque franco-belge a enregistré au troisième trimestre une perte nette de 1,225 milliard d'euros, un résultat lesté par l'impact des cessions réalisées au cours de la période mais aussi par le coût des garanties publiques, selon un communiqué publié jeudi. Ces ventes ont engendré d'importantes moins-values et entamé les fonds propres de la banque, Dexia SA se retrouvant en situation de fonds propres sociaux négatifs à fin septembre.
La France et la Belgique se sont entendus pour recapitaliser l'établissement. Le débat, qui durait depuis un certain temps, portait notamment sur la clé de répartition de ce nouveau fardeau. Le gouvernement d'Elio Di Rupo plaidait pour du 50/50, contre l'avis de Bercy. Le compromis proposé par Paris prévoyait une clé d'environ 55 % pour la Belgique et 45 % pour la France, ce qui était censé mieux refléter la situation de l'actionnariat.
Quelque 57 clients de Dexia crédit local avaient assigné en justice la filiale de la banque franco-belge spécialisée dans le financement des collectivités à fin septembre, a indiqué jeudi la banque en marge de la publication de ses résultats, dans un communiqué. Dexia a rappelé qu'aucun jugement n'avait encore été rendu sur le fond à ce jour, en considérant l'ensemble de ces contentieux.