Qui l'UMP avait-elle choisi pour développer le thème de la fraude sociale lors de sa première grande convention du parti sur le projet présidentiel ? Éric Woerth. L'ancien ministre du Travail, toujours sous le coup de deux enquêtes judiciaires, a détaillé sans scrupules le nouveau sujet de prédilection de la majorité, évoquant notamment la création d'un grand fichier des fraudeurs. C'est la seule information à retenir de ce "rendez-vous du courage" - la convention porte bien son nom - censé selon le secrétaire général du parti Jean-François Copé, "lancer la présidentielle".
Le raout se tenait à Lambersart, fief de Marc-Philippe Daubresse, dans la banlieue de Lille. Le secrétaire général adjoint de l'UMP, pour chauffer la salle, s'improvisant poète, a d'abord introduit la convention par une parodie de "la cigale et la fourmi", comprendre François Hollande et Jean-François Copé.
Le secrétaire général de l'UMP ainsi que quelques ministres - Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Roselyne Bachelot, Marie-Anne Montchamps - se sont ensuite prêtés, pendant plus d'une heure, au jeu du faux débat. Autour d'un journaliste-présentateur à faire pâlir les meilleurs animateurs de grandes surfaces et de la députée en vogue Valérie Rosso-Debord, les ténors de l'UMP ont développé chacune des propositions déjà largement diffusées .
La sortie négociée des 35h, la promotion des PME, le développement des filières spécifiques, une fiscalité anti-délocalisation… Pour chacune de ces mesures, un témoignage, et une question très écrite adressée au député ou au ministre chargé de développer ensuite l'argumentaire. Entre les deux séquences, un petit spot vidéo rappelle les réformes déjà engagées sur des images d'illustration du quartier de La Défense .
"Eclairer le chemin"
Sur les murs de la salle des sports réquisitionnée pour l'occasion, les toutes nouvelles affiches du parti pour répondre au projet socialiste, "Oui au travail, non à l'assistanat". Le Parti socialiste a d'ailleurs fait l'objet de nombreuses critiques, ne proposant selon Copé que des "gadgets à l'ancienne" et s'alliant avec un parti "qui a choisi Eva Joly, entre Eva Joly et Nicolas Hulot", a souligné Nathalie Kocuisko Morizet.
L'objectif principal de ce tableau flirtant avec l'absurde ? Motiver les troupes, agiter les drapeaux des jeunes pop. Et surtout, occuper l'espace médiatique avant le lancement officiel de la campagne de Nicolas Sarkozy. En attendant, à défaut de "réenchanter le rêve français", formule du candidat socialiste, Jean-François Copé se propose lui, d'"éclairer le chemin".
Il vaut mieux essayer de regarder vers l'avant! Si tous ces bons apôtres se retournaient, ils ne verraient que champs de ruines laissés par la politiqu catastrophique menée par le président depuis 5 ans!