La France est le pays européen où le moral des ménages est au plus bas. Notre société
se trouve aujourd'hui paralysée par l'angoisse. Cette perte de confiance est un poison qui
pénètre tout le corps social. Elle crée les conditions d'un cercle vicieux dans un pays déjà
fortement atteint par la crise et menacé de déclin. Pour redonner espoir à nos concitoyens, il nous faut proposer une stratégie globale de confiance ; la promesse de raser gratis n'est plus crue par personne. Mais certaines réformes nécessaires s'annonçant difficiles à mettre en oeuvre, la confiance est plus que jamais nécessaire. Elle se bâtira sur l'équité et sur le respect de la vérité dans notre messageadressé aux Français.
Première condition : répondre à la crise internationale, en refusant la seule approche
franco-française. End'autres termes, nous ne serons réellement crédibles qui si nous nous attaquons à la régulation mondiale.
Deuxième condition : prendre en compte clairement les chômeurs et les précaires,
principales victimes de la crise qui représentent quasiment un quart de notre population,
état de choses qui entraîne depuis vingt ans une baisse de la croissance. Nos réponses
doivent concerner prioritairement cette situation devenue source de tous les dangers.
L'exigence économique doit mettre en son coeur la question de l'emploi, et tout
particulièrement le chômage des jeunes, facteur de démoralisation pour toute la société.
Il faut un effort considérable de l'emploi public et de l'emploi privé. Dire la vérité aux Français, c'est aller à l'essentiel : la désindustrialisation de notre pays et sa perte de compétitivité. Ne laissons pas la droite ressasser des débats surannés sur les 35 heures ou le coût du travail.
Notre avenir économique passe par la redynamisation et, dans beaucoup de secteurs, par la création de son potentiel industriel, la priorité absolue donnée aux investissements d'avenir en matière d'enseignement, de formation, de recherche, d'innovation, facteurs clés de lutte contre les délocalisations.
Il nous faut définir une croissance basée sur des produits durables, biodégradables ou recyclables, faisant appel à des énergies décarbonées et réduisant sur le long terme notre empreinte environnementale. Cet effort est d'ailleurs tout aussi indispensable pour des raisons sociales.
Troisième condition, une exigence sociale.On perçoit bien que des défis économiques aux enjeux sociaux, tout se tient, et donc qu'à cette stratégie économique ordonnée il faut ajouter la justice sociale.
Nos concitoyens en ont conscience, comme l'illustre le débat des retraites : ils ne peuvent
pas croire que tout se joue sur la seule question de l'allongement de la durée de cotisation
ou le recul de l'âge de la retraite. . Il ne s'agit pas évidemment de proposer une aggravation des charges sur les entreprises ou sur les prix des produits français, mais de produire un effort de solidarité nationale fondé sur les revenus du capital et du travail qui soit compréhensible par tous.
Instituer des hausses ciblées de l'impôt sur les sociétés,
Aller vers un seul impôt sur les revenus, plus progressif et plus généralisé
Taxer les revenus du capital non productifs,
Contribuer au financement des retraites et de la protection sociale pour tous
Ce sont autant d'éléments que tous les Français peuvent attendre et peuvent
comprendre. Ils sont essentiels pour une stratégie sociale juste. Et cette justice sociale
doit s'appliquer également entre les générations.
Il nous faut aujourd'hui prendre les initiatives nécessaires pour qu'un dialogue approfondi ait lieu, en particulier avec les organisations syndicales, débouchant sur un véritable contrat de confiance. Le Parti socialiste avec les écologistes, et les autres composantes de la Gauche est capable de se rassembler. Elle l'a montré lors des élections régionales, les Français lui en sont gré.
C'est la condition d'une confiance et d'une crédibilité retrouvées au sein de la famille
socialiste, au sein de la gauche et des écologistes, et surtout, au sein de la population.