La cause semble déjà entendue : sauf surprise, Benyamin Nétanyahou, 63 ans, devrait être reconduit mardi dans ses fonctions de premier ministre d'Israël pour quatre années supplémentaires.
D'après les derniers sondages, la coalition formée par son parti, le Likoud (droite conservatrice), et Israël Beiteinou (droite ultranationaliste) obtiendrait entre 32 et 35 des 120 sièges à la Knesset, le Parlement. Loin devant les travaillistes, crédités de 16 à 17 sièges. Convaincu de son succès dans les urnes, au point d'envisager crânement un quatrième mandat ,"Bibi" s'inscrit d'ores et déjà dans la continuité : l'Iran est considéré comme la principale menace sécuritaire, au détriment des "colonies" de Cisjordanie - qu'il a d'ailleurs promis de ne pas évacuer. Nulle inflexion non plus sur la possible création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967, rejetée avec autorité. Reste que, au-delà de ces abcès de fixation, la campagne aura été terne, et surtout imperméable à certains enjeux de société pourtant cruciaux (chômage, pauvreté, immigration, statut des arabes israéliens...).
Beaucoup de slogans, mais peu de fond. La question palestinienne elle-même a été mise sous le boisseau, malgré le combat isolé de certains citoyens soucieux de l'avenir. En choisissant d'épouser une ligne politique résolument droitière, Benyamin Nétanyahou a, semble-t-il, fait un choix tactique "en adéquation avec l'électorat". Est-ce à dire que celui-ci souscrit aveuglément à ses thèses les plus jusqu'au-boutistes ? on n'y croit pas, pointant plutôt le désenchantement d'un peuple qui ne croit plus guère à la paix dans ce triste pandémonium qu'est le Proche-Orient.