Élira-t-on encore un président de la République au suffrage universel en 2017 ?Si je pose cette question de manière aussi provocante, le jour où se tiennent les premières primaires pré-présidentielles de l’histoire de la cinquième République, c’est que je suis frappé du peu de discussions sur l’évolution des institutions que peut appeler la crise européenne. Tout le monde convient que la crise actuelle est accentuée par deux grands problèmes : l’absence de maîtrise du système financier et la manque de leadership au niveau européen.
L’Europe ne sait pas décider, ne sait pas convaincre de sa volonté politique, ne sait donc pas résoudre les problèmes provoqués par la dette
d’un Etat qui représente, 6% de la richesse de la zone euro.
On a donc évoqué l’émission d’obligations européennes, pour mutualiser les dettes, et la création d’un gouvernement économique européen
avec un super ministre des finances européen. Mais il est difficile de concevoir ce fonctionnement si chaque état garde les mêmes prérogatives et sans légitimité démocratique au niveau européen.
S’il y a plus de pouvoir européen, il doit y avoir moins de pouvoir national.
Pour donner un exemple concret et symbolique, cela signifie qu’à la table du G 20, il n’y aurait aucune raison de trouver le chancelier allemand, le président français, le premier ministre
italien et le premier ministre anglais, en plus des représentants des institutions européennes. Obama, lui, ne vient pas avec le gouverneur de la Californie et du Wyoming ! Celui qui siègerait,
au nom de l’Europe, à la table du G20 devrait avoir une légitimité démocratique au moins égale à celle des chefs des Etats-Membres.
Aux candidats à l’élection présidentielle, il faudra demander s’ils sont prêts à transférer une partie de leur pouvoir à des institutions
européennes. Ou, sinon, comment ils imaginent une Europe renforcée avec des institutions nationales inchangées. Les prochaines primaires auront peut-être lieu au niveau européen.
Pas forcément très simple à concevoir et à organiser…