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Le blog de Eric de Falco

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conseiller général du 1° canton de Rouen


Les français et l'europe

Publié par Eric de Falco sur 5 Janvier 2012, 07:40am

Catégories : #actualité

Dans le débat sur la réforme du fonctionnement de la zone euro, le rapport des Français à l’Europe est loin d’être unidimensionnel. Il ne saurait se réduire à une seule ligne de clivage, fût-il sociologique (aisés versus modestes), culturel (ouvert/fermé), national (Nation/Fédération) ou encore moins partisan. La crise et la conjoncture rebattent les cartes. Politiquement, c’est un piège redoutable.

La défense de la souveraineté du pays est une préoccupation centrale dans un contexte de repli face au monde extérieur. La majorité des Français considère qu’il faut "maintenir la souveraineté de la France, même si cela doit conduire à limiter les pouvoirs de décision de l’Europe". Un tiers seulement pense le contraire. Les Français sont réticents à de nouveaux abandons de souveraineté. Dans l’absolu, le rapport de force est de 54%/34% contre l’Europe (TNS/TriElec ), au nom du maintien de la souveraineté du pays. 

Lorsque la crise entre en ligne de compte, les lignes se brisent. Une majorité relative de l’opinion considère alors que pour faire face à la crise, il faudrait que l’Europe ait "plus de pouvoirs sur les politiques économiques des Etats membres". Un tiers des Français reste farouchement opposé à la perspective de transferts de souveraineté économique ou budgétaire vers l’UE. Mais le rapport de force est cette fois de 46%/34% en faveur de l’Europe (TNS/Canal+ ), au nom de la recherche de solutions à la crise.

Mesurés par un même institut dans une période récente, cette inversion de tendance montre que la façon d’aborder le débat est de nature à déplacer les lignes dans les grandes largeurs. L’opinion est travaillée par des forces contraires. L’euro est considéré comme un handicap dans la crise actuelle, mais les Français y sont très majoritairement attachés et ne souhaitent pas le retour du franc. Ils considèrent que l’Europe ne protège pas suffisamment contre la globalisation. Mais les Français ont tendance à penser qu’une meilleure gouvernance de la zone euro et une plus grande intégration économique serait souhaitable.

Rien n'est encore perdu, mais il ne faudrait pas que cette majorité encore confiante se trouve déçue par un attentisme coupable dicté par des calculs politiciens sordides.

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