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Le blog de Eric de Falco

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conseiller général du 1° canton de Rouen


Quelle Europe?

Publié par Eric de Falco sur 6 Mai 2010, 07:49am

Catégories : #actualité

Les turbulences financières auront eu raison des atermoiements des dirigeants européens. La Grèce va bien recevoir une aide de ses partenaires de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI). Pour autant, les conditions posées au déblocage de l’aide européenne risquent de rendre la potion bien amère. Au programme : hausse de la TVA, baisses des salaires dans la fonction publique, recul de l’âge de départ en retraite. Le retour à l’équilibre budgétaire sera douloureux. Or, les principales victimes de ce traitement de choc ne seront pas ceux qui ont le plus bénéficié des gabegies budgétaires des dernières années. En effet, une diminution aussi brutale du déficit public va se traduire immanquablement par une baisse de la demande et par une hausse massive du chômage (des salariés les plus précaires). Une injustice qui ne peut qu'aggraver l’incompréhension et le ressentiment de la population grecque à l’égard de l’Union européenne.

 

Qui plus est, les partenaires de la Grèce lui imposent des réformes dans des domaines tels que la fiscalité et la protection sociale, où eux-mêmes ont jusqu’à présent refusé toute ingérence au nom du maintien de leur souveraineté nationale. Seule une solidarité pleine et entière pourrait justifier une telle contrainte. Or, aujourd’hui, alors que la France et l’Allemagne empruntent sur dix ans à un peu plus de 3%, les pays de la zone euro acceptent de prêter à la Grèce à un taux de 5% sur trois ans. En la matière, les États européens se comportent finalement un peu comme les opérateurs financiers qui assomment la Grèce avec des taux usuriers.

Pire encore, les partenaires européens laissent les Grecs gérer seuls les conséquences du choc déflationniste massif auquel va être soumise leur économie. En l’absence de marge de manœuvre budgétaire, le gouvernement grec ne pourra que se résigner à voir une partie de sa population plonger dans la pauvreté. Une vraie solidarité européenne pourrait se traduire par une mutualisation du coût des dépenses sociales (allocations chômage, minima sociaux). Un moyen de montrer que la participation au projet européen impose de respecter des règles, mais assure en échange des droits. Une mutualisation qui ne serait qu'un juste retour des choses, alors que les excès de la demande grecque ont aussi largement profité aux Allemands et aux Français, en faisant tourner leurs usines (notamment d’armement).

Au moment où le FMI reconnaît lui-même que les politiques d'austérité qu'il a imposées dans les années 90 n'étaient pas adaptées, le plan européen ne fait que reprendre ces méthodes dépassées. A en juger par la popularité de l'institution internationale dans les pays qui ont subi ces traitements, il n'est pas sûr que le sentiment européen en sorte grandi.

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