Ce qui frappe dans cette campagne des législatives c'est l'assourdissant silence de l'opposant. L'UMP a renoncé à tout meeting
national, ses dirigeants se concentrent sur les 577 matchs locaux qui vont se dérouler les 10 et 17 juin.
La droite a compris qu'elle n'avait rien à gagner en nationalisant le scrutin. D'abord parce qu'elle a du mal à défendre la perspective d'une cohabitation, alors qu'elle en avait listé tous les
inconvénients au moment de l'instauration du quinquennat.
Les sondages montrent en outre que les Français n'y sont pas favorables. Selon une enquête de l'institut CSA publiée le 31 mai, 52 % d'entre eux souhaitent "une majorité de gauche, et donc
pas de cohabitation" alors que 43 % veulent "une majorité de droite, et donc une cohabitation". La difficulté des temps plaide pour une gouvernance cohérente.
L'autre raison qui empêche la droite d'occuper l'espace national est la guerre des chefs qui ressurgit à chaque fois qu'elle parle d'autre chose que des questions locales. Même le sage Alain
Juppé, qui se voulait pourtant au-dessus de la mêlée, s'est laissé embarquer dans la polémique : malgré ses vigoureuses dénégations, on a compris que Jean- François Copé et François Filon
n'étaient pas les seuls à se disputer la présidence de l'UMP. Il faudra compter aussi avec les ambitions du maire de Bordeaux.
Le résultat est que le président de la République et son gouvernement ont quartier libre. Ils sont maîtres de l'agenda, occupent tout l'espace médiatique, sans avoir besoin d'en faire trop tant
la droite n'en fait pas du tout.
Après la séquence internationale du début du quinquennat, François Hollande et Jean- Marc Ayrault ont ainsi orchestré une semaine très sociale, avec défilé des partenaires sociaux à Matignon,
limitation du salaire des patrons des entreprises publiques et rencontres avec les salariés d'entreprises en difficulté.
Que pouvez d'ailleurs y trouver à redire la droite ? Tout était si consensuel.
Une campagne, quelle campagne ?
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